dimanche 13 septembre 2015

Babelcube : les critiques

Petit condensé des critiques principales qu'on pourrait adresser à cette plateforme, tant du point de vue du traducteur que de l'auteur.

1) "Ce sont surtout des traducteurs débutants, l'auteur n'a aucun moyen de vérifier la qualité de la traduction, le résultat sera sûrement mauvais"

Vrai et faux.

Faux: Déjà, il n'y a pas que des traducteurs débutants, et en regardant les profils de plusieurs traducteurs j'ai été surprise de découvrir que je n'étais pas la seule traductrice "expérimentée" à tenter l'expérience. Ensuite, l'auteur peut tout à fait chercher un relecteur pour vérifier la qualité du travail du traducteur, soit via la plateforme soit via ses contacts personnels.

Vrai : Cela dit, dans mon cas, les quatre livres que j'ai traduits ont été acceptés si vite que je doute que les auteurs les aient fait vérifier. Et je suis également tombée, sur Amazon, sur un livre traduit via Babelcube et pour lequel les critiques étaient virulentes : apparemment la traduction était horriblement mauvaise, ce qui avait totalement décrédibilisé l'auteur. Le risque existe donc, en effet.

2) "C'est injuste pour le traducteur d'être payé uniquement en droits d'auteurs"

Selon moi, faux. Que vous ne vouliez pas être payé en droits d'auteurs, je le comprends très bien, d'ailleurs comme je le dis dans un autre article c'est exactement la raison qui me retenait. Mais quand j'entends des arguments comme "le traducteur travaille pendant des semaines/mois sur un livre pour peut-être ne rien toucher"... J'ai envie de dire, vous pensez que l'auteur pond son livre en une nuit ? L'auteur prend le même risque, il travaille également des mois sur son livre pour peut-être ne rien toucher. Pourquoi le traducteur devrait-il avoir un revenu assuré ?

Si on traduit pour J.K. Rowling, on préfèrera être payé en droits d'auteurs ; mais si on travaille pour Marcel Dupont (nom inventé, huh) on voudra un tarif au mot, par sécurité. C'est un peu injuste, non ? Pour moi, dans le cas d'un traducteur qui choisit un livre (et c'est ce qui se passe via Babelcube), il n'y a pas d'injustice à ce qu'il soit rémunéré en droits d'auteurs. Par contre, encore une fois, je comprends que ça ne tente pas tout le monde, et pour les livres que j'ai traduits en dehors de Babelcube, j'ai moi-même demandé un tarif au mot.

3) "Ça casse le métier de traducteur littéraire"

Encore une fois, faux selon moi. Babelcube ne casse pas le métier, il ouvre de nouvelles opportunités. J.K. Rowling n'utilisera jamais une plateforme comme Babelcube, elle préfèrera choisir elle-même un traducteur expérimenté (et ne pas donner jusqu'à 55% de ses droits d'auteurs au traducteur, aussi).

Par contre, Marcel Dupont, qui n'aurait pas eu les moyens d'engager un traducteur rémunéré au mot pour faire traduire son livre, et qui donc n'aurait tout simplement pas traduit son livre, a désormais la chance de voir son œuvre publiée dans plusieurs langues.

En d'autres termes, le petit auteur indépendant qui n'a pas beaucoup de moyens peut désormais être traduit, et le traducteur qui aimerait traduire des livres mais qui ne reçoit pas beaucoup de demandes a désormais la possibilité de choisir des livres qui lui plaisent.


Conclusion :
Je tiens à préciser que mon but n'est en aucun cas de promouvoir Babelcube ou de dire que c'est un site génial. Il y a des désavantages, et ce n'est pas fait pour tout le monde. Je comprends très bien que certains traducteurs (ou auteurs) n'aient pas envie de tenter l'expérience, et je le respecte tout à fait (encore heureux en même temps !)

N'hésitez pas à compléter cette liste de critiques, je pensais en avoir plus et en rédigeant cet article, j'ai réalisé que je n'en avais pas tellement à formuler...

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